vendredi 31 juillet 2009

Etape 11 : Ipiranga Do Piaui > Elesbao Veloso : 107 km


Spectateurs attentifs, alors que je change une chambre a air... une biere a la main ;-)
Accueil triomphal a Elesbao Veloso ou je trouve le moyen de crever (deuxieme fois) en arrivant sur la place centrale... Emeute autour de moi, une foule bigarree de gamins, ados et adultes desoeuvres m'entourent pour savoir qui je suis, ce que je fais la, et comment je vais bien pouvoir faire pour reparer seul ma roue crevee. Ici c'est le "borracheiro" et personne d'autre qui repare les pneus. Je sors ma trousse a outils "exclamation : Oooohhh... Je sors la boite de rustines... Aaaahhh (ils en ont jamais vu...) Je demonte la roue et le pneu en 1 mn sans outils (merci les pneus "mous") OoooAAaaaahhh et je remonte le tout en gonflant assez vite avec une mini-pompe qui les fait halluciner... 5 mn plus tard, la presse arrive : interview de la radio locale... apres l'interview on m'offre l'acces a internet et une heure plus tard, je retrouve le journaliste qui m'offre une glace. Je file me doucher et diner dans LA pizzeria du coin ou on me demande de poser avec la patronne, qui souhaite mettre des photos dans son livre d'or - je rigole doucement... avant de retrouver le calme de ma chambrette et un repos bien merite...

Etape 10 : Picos > Ipiranga Do Piaui - 55 km

Picos "la mercantile" : une avenue de 10 km de long, bordee de commerces en tous genres - deprimant...
J'ai quitte Picos, "la tete dans le sac" apres les douze bieres de la veille - malgre une tres bonne nuit. Petit dejeuner gigantesque, que je digererai mal vu la quantite de biere dans mon estomac... Les choses se corsent d'emblee puisque Picos "la plate" est cerne de montagnes que je dois traverser - 2 heures de montees sous un cagnard a faire tomber un cheval... Je sue la biere de la veille et je retrouve un semblant d'energie apres une heure de route. Je discute avec des vendeurs de noix de cajous qui m'expliquent gestes a l'appui, la technique pour extraire la noix apres l'avoir fait grille - interessant. J'en achete 500 g que je distribuerai les jours suivants... Aujourd'hui, j'ai passe les 1000 km sans trop m'en rendre compte - un Lille-Marseille, la chaleur en plus... J'atteint Ipiranga apres seulement 55 km d''une route ereintante...

Etape 9 : Campos Sales > Picos - 125 km


Premiere crevaison avant Campos : c'est la valve qui a lache...
Campos Sales : 11 h - je prends l'asphalte surchauffe pour rejoindre Picos que je crois etre dans les montagnes (picos=pics ???) Je roule vite toute la journee dans l'attente du relief et je rejoins la fameuse Picos, bien mal-nommee, car c'est totalement plat, a 6 h dans une semi-obscurite. Encore une drole de ville sans centre, ou les commerces ont remplace les maisons d'habitation le long d'une immense avenue de 10 km de long. Je me pose le long de cette avenue dans une legere brise presque fraiche et je suis rejoins quelques minutes plus tard par la foule des travailleurs sortis du boulot. Un mec sympa m'invite a sa table avant que ses deux amis n'arrivent. Discussion, palabres durant deux bonnes heures avant que mes nouveaux amis ne m'invitent a les suivre au Galpao, institution du Forropour la fete ou a lieu un concert de forro, cette musique nordestine qui a le don prodigieux de m'agacer instantanement. Curieux, j'accepte et j'arrive dans un lieu immense, usine desaffecte ou des ados enerves piaffent d'impatience devant la scene. Ça fume, ça picole et je suis une fois de plus etonne par la jeunesse des clients - de 10 a 25 ans !!! Le concert commence et je retrouve cette musique sautillante, repetitive, criee par 4 chanteurs enerves. Des danseuses court vetues, joviales et rondelettes les accompagnent, agitaqnt frenetiquement, seins, fesses et bidon rebondi le sourire aux levres... Petit concours de danse pour egayer la soiree : les candidats - tres jeunes - montent sur scene et proposent des choregraphies etonnantes et detonantes - c'est excellent !!! Apres moults bieres et divers tours et detours dans la ville je rejoins ma chambre pour dormir d'un sommeil sans reve jusqu'au lendemain...

Etape 8 : Nova Olinda > Campos Sales - 105 km


Famille modeste a Nova Olinda - emue la jeune fille a les larmes aux yeux... ce qui fait rigoler ses freres
J'ai quitte Nova Olinda zombifie, sans repos, sans repas... pour m'arreter petit-dejeuner solidement dans le village suivant. C'est une region de collines assez hautes et je ne peux pas me permettre de rouler sans sommeil, le ventre vide... Discussion cordiale avec les clients du p'tit bar qui hallucinent devant l'ampleur du voyage et me donnent le courage d'avancer aujourd'hui encore... Montagnes russes une fois de plus, la route est mauvaise et les pentes ardues et je me traine comme une limace pour rejoindre Potenji et un grand dejeuner... qui va m'encombrer toute la journee - il fait trop chaud, la route est trop longue et mon estomac paresse dans les esses de la route... J'arrive a Campos Sales en fin de journee et la encore c'est la fete... Je me fais alpaguer en 2 minutes par des clients attables aux nombreuses terasses alentours. On m'offre coca, bieres et autres rafraichissements que j'accepte avant de trouver un endroit pour dormir. Extenue j'ai rejoins un "dormitorio" ou je me repose une heure avant de retrouver mes amis genereux. Mais fatigue, je tiendrais pas une heure a boire, biere sur biere (sport national bresilien ?) et je m'eclipse assez vite retrouver les doux bras de Morphee - Demain sera un autre jour...

Etape 7 : Milagres > Nova Olinda - 95 km


Ça rigole pas des masses sur laphoto, mais c'est une famille en or (Milagres)
J'ai quitte Milagres a 9 h, un peu emu par les adieux a la famille qui m'avait accueilli. J'ai roule toute la matinee dans un paysage qui evoquait... la Normandie (Vous allez me dire a quoi ça sert de faire 13000 bornes pour rouler en Normandie). J'ai vite compris que la Normandie d'ici avait quelques dizaines de degres de plus et que les collines verdoyantes allaient bientot devenir de petites montagnes bien pentues... Je n'ai cesse de monter et descendre pour atteindre Juazeiro Do Norte, ville moderne et commerciale comme je pense 90% des villes bresiliennes. Fatigue, j'ai longtemps discute avec un etudiant qui payait ses etudes en travaillant dans le resto ou j'ai dejeune. Je suis donc parti tres (trop) tard pour rejoindre Nova Olinda, s'en savoir que Crato, la ville suivante se nichait au fond d'un cratere (Crato=Cratere - c'est con des fois !!!). Ancien volcan ? Personne ne le sait, mais sortir du cratere signifiait 11 kilometres d'une pente tres abrupte ou pour la premiere fois je suis passe en petit plateau-grand pignon pour monter a 8 a l'heure. Rencontre avec deux "vrais" cycliste qui montait cette pente abrupte pour le seul plaisir du sport. Je me suis tue a monter plus vite qu'eux si bien que les derniers 25 km dans la foret au soleil couchant m'ont paru une eternite... J'ai aperçu la ville a la tombe de la nuit et ai rejoint les faubourgs dans le noir total (heureusement pas de circulation). Je me suis arrete, epuise dans un petit bistrot sordide ou Abraham, un jeune mec plutot sympa m'a propose l'hebergement. Un peu etourdi par l'effort j'ai accepte sans trop me rendre compte de l'impact... 10 minutes plus tard, je me retrouvais dans un bidonville en peripherie de la ville, attraction autour du "français" - mon hote me presente les commerçants locaux : des gueules casses, des mal-foutus, des pas-beaux... La palme revenant a l'etrange epicier, si vieux qu'il semblait etre un arbre a l'ecorce epaisse et sa femme minuscule aux yeux immenses et triste, chihuahua humain digne de figurer a l'affiche d'un "Freaks II". Leur fils etait... inquietant, noueux comme un bonzai avec de grands yeux fixes cernes de noir... C'est accompagne de ce cirque ambulant que je suis entre dans le quartier populaire a la rencontre de la famille de mon hote. Grande famille, une maman accompagne de ses 5 enfants dans une grande pauvrete et, c'est toujours frappant, une ribambelles de tres jolies jeunes filles qui a l'arrivee "du français" ont revetu leurs plus beaux atours et "papillottes colorees" tournent autour de moi comme des moineaux enerves a grands coups de sourires carnassiers. Je me sens deplace, gene et je demande a rentrer pour echapper au cortege bruyant qui nous suit depuis 500 m. Maison modeste, vide de meuble, ou nous attend la femme de mon hote - poupee de 1,45 cm, un bebe dans les bras intimidee par mon arrivee... Je me douche d'un demi-seau d'eau et on me presente une immense assiette que je ne peux finir tant elle est epicee... Tres vite tout le monde se couche et je comprends que je vais dormir sur le canape, qui n'a plus de matelas... Trop petit, tres sale, sans matelas je subi pour corser le tout une attaque en regle de moustique et dort peniblement deux heures avant de prendre la route, ereinte a 7h du matin - courage, fuyons !!!!

Pause > Milagres

Pas de photos ces jours-ci, impossible de trouver un ordi potable dans ces villes de l'interieur. Quand internet fonctionne, c'est l'energie qui vient a manquer. Quand il y a de l'energie, c'est la ligne telephonique qui foire et quand les deux fonctionnent c'est l'ordi qui a rendu l'ame... tue par des virus ou par la poussiere qui est partout... Je suis reste un jour de plus dans ma pousada familial. J'ai fait ma petite lessive, sous le regard moqueur de Simone, la jolie femme de menage qui avait pas vu un homme faire son linge depuis des lustres. Puis, j'ai visite cette ville qui comme les autres a vendu son ame au commerce... On y trouve tout ce qu'un parfait paysan bresilien peut vouloir. Ça va du fil de fer barbele au savon en passant par le sacro-saint sac de riz ou de haricots noirs... Je me suis fait un pote, un entrepreneur de travaux publics de 65 ans qui m'a propose des le deuxieme jour de m'associer avec lui pour dit-il, developper sa societe. Je croyais qu'il plaisantait mais quand il m'a amene chez lui, presente sa fille (oh, jolie !) et les comptes de la societe, j'ai compris qu'il etait serieux. C'est un jumeau de Cannon, vous vous souvenez le flic de la serie americaine des annees 80. Un joyeux drille qui me dit m'avoir adopte comme son fils des le premier jour...Mais revenons a la societe, il bosse sur la transamazonienne et fait de l'entretien, du terrassement et le travail ne manque pas sur ce chantier gigantesque. Il propose de payer les 150000 reais necessaires a l'obtention de mon visa de travail...et m'attend des la fin de mon periple amazonien. Un miracle, je disais... Le soir meme, bamboula et presentation de "piranhas", un peu effrayantes a mon gout, avec tous leurs attributs surdimensionnes, a qui je laisserai le plaisir d'en croquer d'autres. J'ai finalement quitter tout ce petit monde le lendemain, le patron de la pousada avait la larme a l'oeil au moment ou de façon assez inattendu le petit Juninho, petit fils de la famille m'a saute dans les bras pour me demander quand je revenais en donnant des coups de pieds a son pere qui tentait de le reprendre...oups !!!! Il faut dire que les papas ici sont assez absents et que "jouer avec ses enfants" reste un mystere pour la majorite des hommes. L'heure que j'ai passee la veille a jouer avec Juni, avait surement reveille chez lui des envies de "papa-calin" Je recommencerai plus...

jeudi 23 juillet 2009

Etape 6 : Cajazeiras > Milagres - 80 km

J'ai pris la route sous un soleil radieux avant qu'une pluie insidieuse ne vienne refroidir mes ardeurs et ne me quittent plus pendant 3 heures. J'ai enchaine les montees sans vraiment voir les descentes pour finalement changer de region - je suis dans le Ceara - et arriver a Milagres*. Un *miracle effectivement d'avoir pu faire 80 bornes dans ces conditions. Les routes si bonnes dans le Paraiba sont ici ruinees par les camions et j'ai zigzague entre ces mastodontes une bonne partie de la journee. Rassurez-vous ce gymkhana improvise se passait a 10 km/h entre nid-de-poules - il faudrait dire "d'autruche", nombreux et assez profonds pour y laisser une roue de velo ou un essieu de camion... Toute le monde roule donc sur des oeufs pour preserver materiel et cargaison. ça reste malgre tout impressionnant de laisser le passage a un camion de plus de 20 metres de long charge jusqu'a la gueule... Ces longues montees dans les collines me laissent le temps d'admirer le paysage (tu m'etonnes a 8 a l'heure) et les bestioles qui vont avec comme ce Cobra Corail - fraichement tue - qui semble bien inoffensif avec son air de collier bresilien et qui est pourtant mortel : un des plus venimeux du Bresil. J'ai egalement remarque que les vautours habituellent tres present ont disparus - remplaces par de beaux et grands rapaces bruns qui tuent et bouffent les serpents quand ils traversent les routes. Je desespere pas de filmer ou photographier la scene ;-). Je suis donc arrive en fin de journee a Milagres, drole de ville-frontiere entre Ceara-Piaui et Paraiba et je me repose actuellement dans une excellente pousada ou je suis comme "un coq en platre" entre les parents attentionnes, la fille interessee et le petit fils un peu excite...

mardi 21 juillet 2009

Etape 5 : Pombal > Cajazeiras - 100 km


J'ai roule aujourd'hui avec une bonne peche... Malgre le soleil qui tapait tres fort ce matin, qui a fait monter ma temperature corporelle d'un cran au passages de plusieurs "serrinhas" - ces petites reseaux collinaires. Bien ralentis ce matin, j'ai rattrape cet apres-midi mon retard en traçant a 25 a l'heure sur une route pourrie mais presque plate... dans un decor somptueux - quel ciel !!! Je commence a rencontrer pas mal d'animaux "exotiques" serpents, araignees et autres insectes plus gros que nature - j'adore !!! J'ai vu ce matin une scene qui m'a paru terrifiante - 3 camions carbonises, broyes au bord de la route - visiblement un camion qui entrait sur la route s'etait fait tape des deux cotes en meme temps... Le restaurateur du village suivant m'a confirme l'accident de la semaine derniere en me disant que tout le monde avait peri carbonise... brrr... horrible.

Piranhas...


La coincidence est trop marrante... Au Bresil, on appelle ces jeunes femmes un peu "entreprenantes" des piranhas et je sais que la plupart venaient d'un village proche qui est - c'est excellent - sur le "Rio Piranhas" que j'ai traverse aujour'hui... ça m'a fait sourire une bonne heure ce matin...

Etape 4 : Patos > Pombal : 80 km


J'ai quitte Patos sans entrain (vous me direz, c'est normal avec un nom comme "Pathos"), cherchant vainement la motivation... le soleil tapait tres fort et j'ai quitte cette vilaine ville tard dans la matinee. Une heure plus tard, je m'arretais deja pour tenter d'acheter de la motivation... sous la forme de barres de goiabada et de bananada, des pates de fruits, riches en sucres... et en motivation ;-). Petit village tranquille, tout le monde est a 2 a l'heure mais prompt a discuter... Une heure de discussion plus tard, j'apprends qu'un français, Pierre, vit ici, qu'il vends de la pulpe de mangue, des raccords plastiques et qu'il est tres prospere... Je continue ma route, un peu plus riche de cette rencontre et de la discussion qui en a decoule et je m'arrete a Malta pour prendre le repas qui me redonnera cette satanee motivation. Le petit resto est blindee mais deux gars sympa me font de la place en m'offrant une biere que je refuse (si je prends une biere maintenant, je dors ici !!!). Discussion, palabres puis les gars quittent le resto en m'offrant mon repas et la boisson - etonnant ! Dans l'intervalle, la police militaire est arrive - toujours impressionnant - fusil d'assaut a la main et flingues au fourreau... Visiblement , ce sont des habitues et le patron leur lance deux ou trois vannes qui les font bien rigoler... Je finis mon repas et le plus grand d'entre-eux me prie de l'excuser car il veut parler avec moi de ce que je fais, etc, etc... 15 minutes tard, il m'invite a la caserne pour me reposer, prendre une douche, manger un morceau - il est 15 h et je refuse car il me reste encore 50 km a parcourir mais je suis surpris par tant de gentillesse... ils sont charmants !!! Je quitte le resto a 10 a l'heure et je m'arrete 25 bornes plus loin pour boire un coca et discuter (encore) avec les commerçants... Je sors l'appareil photo et je commence une belle series de portraits de la moitie des commerçants, hilares... Je reprends enfin la route pour arriver a Pombal qui fete ses 147 ans (drole d'anniversaire) et je me fais coincer gentiement par une auto pleines de midinettes en goguette qui reclament photos, video, discussions dans une grande rigolade... Je m'eclipse, sourire aux levres, apres 30 mn, pretextant une fatigue intense... je reste sidere par l'aplomb de ces tres jeunes femmes qui bien sur me demandent si je suis seul, celibataire, mon age, etc, etc - sauvages, non ?

dimanche 19 juillet 2009

Etape 3 : Soledade - Patos - 120 km


*BR-230 = Transamazonica, un long ruban d'asphalte etonnament bon... pour le moment !
J'ai quitte Soledade apres 12 h d'un sommeil sans reve... Au matin , j'etais comme neuf, fini les cuisses douloureuses, le cul casse et le moral en berne... J'ai repris le long ruban d'asphalte rassasie d'un excellent "pudim de leite" et d'un "bolo de milho" parfaitement roboratif. J'ai la patate, le ventre plein et j'envisage sereinement l'etape du jour - 60 km ce matin et autant l'apres-midi - je le sens, ça va le faire... Mais, misere, a midi j'ai fait 50 bornes de yoyo dans les jolies serras qui s'enchainent - j'en ai passe deux et je sais pas a quel sauce je vais etre mange cet apres-midi. Je m'arrete dans un petit resto sympa au bord de la route et je me gave de sucres, riz et autres haricots noirs... Les clients qui sont la m'interrogent les uns derriere les autres...
"bon, t'es français mais d'ou ?"
"Bah de France, mec..."
"t'es venu en velo de la-bas ?"
"Je peux pas, amigo, y'a l'ocean..."
"Oui, mais la tu vas ou ?"
"Porto Velho - Rondonia"
"ouais mais qui t'emmene ?"
"Mon velo, j'y vais en velo, en pedalant..."
"Mais, c'est loin, c'est pas possible ???"
Si, si, c'est possible et je vais mettre 2 a 3 mois pour y arriver ;-)
Apres plus d'une heure de question-reponses, je reprends la route - j'chuis pas d'ici, la nuit tombe vite... et il me reste au bas mot 70 bornes d'une route que je connais pas...
Par chance, apres etre monte toute la matinee, la route est plutot descendante... a 20 bornes du but, je doute pourtant d'y arriver et je bifurque vers un village minuscule ou l'on me dit qu'il n'y a rien ici pour manger ou dormir... On m'offre un lait de coco gele (j'ai une si sale tronche que ça ?) et je reprends mon chemin avec un delai d'une heure pour faire 22 km... avant que la nuit ne tombe et que les loups ne me mangent. J'arrive a Patos a la tombee de la nuit et je trouve facilement une pousada dans la rue principale de cette ville moche, peuplee de tres jolies filles (ça rattrape le coup !!!). La patron m'accueille comme son fils et ne croit pas une minute que je puisse etre français, en velo... marrant. Une bonne douche, un biere et une pizza plus tard - je vous ecris depuis un cyber-cafe equipe d'un internet rapide... Je vais bien - pas trop casse - pensant deja au lendemain...
* J'adore la telecommande du SX1 Canon, qui me permet de faire des images jusqu'a 10 m sans fil a la patte...

Etape 2 : Campina Grande - Soledade - 60 km


La station en face de mom dormitorio a Soledade - ambiance 50's...
J'ai quitte Campina Grande a 10 h, le ventre plein et le corps repose de l'exces de kilometres de la veille. La ville est construite dans une "Serra" et en sortir signifiait monter pour mieux redescendre dans la vallee suivante. 10 km de montagnes russes pour finalement arriver dans de tristes faubourgs ou un 4X4 flambant neuf de la Policia Militar me depasse a faible allure - pour s'arreter devant moi en me faisant signe de stopper... Gloups, cette fois ça y est, ils vont m'interdire de continuer sur cette petite route pour des questions de securite... Je m'arrete a hauteur du jeune conducteur, harnache comme un soldat de l'ONU - gilet pare-balles, casque, fusil-mitrailleur - je fais pas le malin. Jovial, il me demande qui je suis, ce que je fais la, pourquoi etc, etc... Je toise d'un regard les 4 bibendums dans l'auto ; pas un n'a plus de 25 ans, y compris la jolie fliquette qui me demande mon prenom et me demande une photo - qu'elle prend avec son portable - la j'hallucine... Je tape la tchatche un bon quart d'heure, au bord de la route puis il me laisse filer en me tendant une large poignee de bonbons - la scene est surrealiste - ma maman m'a toujours interdit de prendre les bonbons d'un inconnu mais la je peux pas refuser. Je repars, heberlue, des bonbons pleins les poches et le sourire au levres. Ils me depassent 5 km plus loin et me filment avec leur portable par la portiere durant 30 bonnes secondes - quelle escorte ! Mais cet interlude n'empeche pas la difficulte et bien vite je me rends que je ferai pas mes 100 kilometres journalier - je paye les exces de la veille et j'ai les cuisses qui me brulent des 30 km. A 60 km, je rejoins Soledade et decide d'y rester... Un "dormitorio" tenu par le pompiste fera l'affaire - 8 reais, je paie 3 euros pour une chambre tout a fait correct et propre... Je m'ecroule sans diner a 18 heures pour me lever a 8 h... profitable ;-)

samedi 18 juillet 2009

Etape 1 : Joao Pessoa - Campina Grande - 140 km


Le phare de Cabo Branco - pointe-extreme orientale des Ameriques
J'ai quitte Joao Pessoa a 9 heures, gave de sucreries et autres tapioca servis dans l'excellent petit dejeuner... Sous un soleil radieux j'ai rejoint Ponto Das Sextas - pointe extreme-orientale des Ameriques. Le temps d'y faire quelques photos et de filmer quelques minutes et j'ai repris la route... 5 minutes plus tard j'etais sur la Transamazonienne (BR-230). Tant pis pour le mythe mais les quelqus kilometres de traversee de Joao Pessa sont parfaitement goudronnes et equipes d'une piste cyclable !!! Je me voyais donc facilement rejoindre Campina Grande a 120 km... mais c'etait sans compter avec la pluie qui est vite venue gacher ce premier jour de pedalade. 3 heures de flotte sur la tronche et pas beaucoup d'endroit pour s'abriter. A la mi-journee le temps s'est eclaircit mais la route plate jusqu'alors est devenu montagneuse jusqu'a passer un col dans une petite chaine de montagne - magnifique mais difficile - j'ai pris beaucoup de retard. Dans la montee du col un camion a verse devant moi dans le ravin. Par une chance extraordinaire, le chauffeur qui avait du s'endormir s'en est sorti - le camion etant reste suspendu, je sais pas comment, retenu par un arbre... Impressionnant ! J'ai continue la nuit tombant sur cette vaste et belle route borde d'un accotement tres large et tres securisant pour moi frele cycliste parmi les camions... J'ai rejoint Campina Grande a 8 heures du soir apres pres de 10 heures de route et 140 km parcourus... La carte etait fausse - c'est une habitude ici !! Il faisait nuit noire a l'arrivee dans cette grande ville prospere ou j'ai eu un peu de mal a trouver une pousada correct... Las, j'ai pris une chambre dans un Love Motel, hotel de passe couleur locale ou la tele diffuse en boucle des films pornos !!! Naze, j'ai tenu 10 minutes apres m'etre douche pour me reveiller ce matin un peu groggy, un peu fourbu mais encore valide ;-) Apres un solide dejeuner, j'ai repris la route pour Patos... suite au prochain episode !

A Joao Pessoa...


J'ai finalement rejoint Joao Pessoa - avec beaucoup de bol j'ai pu prendre 3 bus qui ne suivaient normalement pas dans les horaires mais qui, en retard, m'ont finalement bien arranges... J'ai retrouve avec beaucoup de plaisir la petite pousada du bord de mer ou j'avais passe 2 jours l'an dernier. Tout le monde m'a reconnu et ils ont divise le prix normal par deux "parce qu'on se connait" Je devais y rester 1 nuit mais des soucis techniques m'ont contraint d'y rester deux jours. La couronne centrale du pedalier du Passport a rendu l'ame - il m'etait de nouveau impossible de rouler sur le plateau moyen. Je me suis donc resolu a investir pour ne pas rencontrer ce probleme dans des zones isolees. Alors que je pensais galerer pour trouver cette piece, je suis tombe sur une boutique magnifique - ancien hangar a bateau en face de l'ocean avec tout ce qui faut en materiel pour reparer un pedalier. Une demi-heure, une couronne et deux amis plus tard le probleme etait regle pour un prix plus que correct - excellent ! Je me suis egalement resolu a envoyer le sac du Passport a Porto Velho - je ne m'en servirai pas et c'est 5 kg de gagne sur un velo deja lourd. Je le recupererai a l'arrivee (enfin j'espere - vu les problemes de la Poste locale;-).

mercredi 15 juillet 2009


J'ai repris la route a velo apres 3 jours magnifiques dans ce paradis terrestres ou de jolies filles repletes draguees par de jeunes hommes rigolards cotoient dans une bonne humeur communicative de vieux monsieurs desseches par le sel de l'ocean tout proche...
J'etais venu visiter l'ARIBAMA, l'association de protection des lamantins et je commencerai donc par remercier ceux qui ont donne de l'argent (si vous l'avez pas encore fait, je vous invite a le faire - 10 euros ici, c'est enOorme !) pour l'association qui m'a accueilli ces quelques jours. Ils font un travail remarquable de protection de la nature et joue un vrai role social en faisant vivre plus de 20 familles de pecheurs autour du projet "lamantin". J'ai remis hier, comme prevu, la somme de 400 reais a Cicero, president omnipresent de l'association. Ils m'a guide, enseigne, nourrit, couche pendant ces quelques jours avec une chaleur extraordinaire. Le depart de ce matin a ete difficile, ma famille d'accueil etait en larmes et leur petite fille de 3 ans, jolie comme un coeur ne voulait plus me lacher... J'ai quitte le village, les yeux rougis par tant de demonstration pour rejoindre Ramagogi ou je prendrai un bus pour Recife puis Joao Pessoa. Je devrais, si tout se passe bien, partir a velo vers l'ouest demain... Je suis fin pret physiquement et j'ai passe 2 heures a peaufiner les reglages de ma "bicicleta" devant l'oeil amuses des habitants du village... Suite au prochain epidsode, je file plier mon velo pour le mettre dans le bus ;-) Tchao

mardi 7 juillet 2009

Le voyageur immobile...


• Porto de Pedras : un paradis pour lamantins et autres voyageurs...
On a beau se sentir migrateur, le drôle d'oiseau que je suis a parfois du mal à quitter son nid... Je suis toujours à Rio, réglant les ultimes détails de ce long voyage. J'ai maintenant la certitude d'un départ demain à 17h dans un joli bus qui m'amènera 30 heures plus tard (caramba !) à Macéio - Alagoas. Puis ça sera un "petit" 80 km à vélo le long de la mer pour rejoindre Porto de Pedras, le petit coin de paradis où je passerai quelques jours avec Cicéro, pêcheur de son état, bénévole de l'ARIBAMA et fier défenseur de la cause "lamantine"... Je lui demanderai de m'initier à la pêche "à la brésilienne" et de me donner quelques trucs sur la vie en forêt. J'en profiterai pour lui remettre la petite aide financière collectée* qui donnera de l'air à son association... Après ce court séjour, je rejoindrai Joao Pessoa, point de départ de mon proche périple.
*Je vous engage à continuer : également via Paypal (http://www.paypal.fr) c'est super simple - sur le compte "frederic.mary@gmail.com"

dimanche 5 juillet 2009

Aldo a besoin de nous...


Il faut que je vous parle d'Aldo un "peixe-boi marinho", comme on dit ici. Aldo est un lamantin d'un bon 400 kilos qui coule des jours heureux dans les eaux tranquilles du Rio Tatuamunha, dans l'état d'Alagoas. Si Aldo vit paisible ici c'est qu'il est câliné, bichonné, lui et ses congénères par une poignée de bénévoles de l'association ARIBAMA (Associaçao dos Ribeirinhos Amigos do Meio Ambiente), une association de protection de la nature brésilienne. Sans eux et sans le travail de l'IBAMA au niveau national, ce gros mammifère devenu rarissime, pas franchement malin, plutôt laid serait une proie facile pour quelques braconniers peu scrupuleux... il disparaitrait alors comme en Chine ou au Sénégal, où il est devenu quasi-introuvable... Pour aider Aldo et ses potes, j'ai décidé via Itacolomi, mon association en France, de collecter quelques euros pour les donner à cette organisme. Si comme moi, vous voulez avoir la chance de rencontrer Aldo un jour ou l'autre, merci d'adresser vos dons même modeste par chèque libellé à mon nom - Frédéric MARY et d'envoyer le tout à Association ITACOLOMI - Frédéric MARY - 10 impasse Lépold Smetana - 10300 SAINTE-SAVINE. Je serai avec eux la semaine prochaine et je m'engage à ce que chaque centime soit reversé à l'ARIBAMA. 400 réais (150 euros) permettront d'officialiser le statut de l'asso et le reliquat servira à la communication (affiche, cartes, etc...). Un virement bancaire est possible sur le compte ci-après - en précisant ARIBAMA dans l'ordre de virement. Tous les généreux donateurs recevront un reçu de l'association. Merci pour eux, je vous donnerai les résultats et posterai des photos la semaine prochaine...

mercredi 1 juillet 2009

Bing-Bang prend des beignes...


Bing-Bang Magazine, le journal des tendances dijonnaises consacre un article à mon périple dans son édition de juin. Le rédacteur en chef à joué du ciseau et l'article est devenu un brin incompréhensible, voici la version originale...

TRANSAMAZÔNICA

Si le Tour de France n’est pas votre tasse de thé et que le foot vous file des boutons, jetez un œil au blog de Frédéric MARY qui du 15 juillet au 15 octobre traversera, en solo, sur un étonnant VTT pliant, le Brésil d’est en ouest. 3 à 4000 km sur la mythique Transamazonienne qui reliera, à terme, l’Atlantique au Pacifique. Parti de Cabo Branco, la pointe orientale des Amériques, il terminera son périple à Porto Velho, 900 km au sud ouest de Manaus.


Le périple s’annonce musclé car bien qu’inaugurée en 1972, cette route reste, à ce jour, inachevée (!). Elle devait désenclaver le Nord du Brésil mais non goudronnée, elle est impraticable en saison des pluies.

Ce chantier titanesque a drainé derrière lui une population hétéroclite d‘un million et demi de personnes, avides d’une vie meilleure.
«Ce sera une aventure humaine plus que sportive qui permettra de poser un nouveau regard sur les dégâts collatéraux : déforestation, urbanisation et exploitation minière sauvage...».

Et d’ajouter : «comme dans toutes régions isolées, des risques existent ; chaleur et humidité sont éprouvantes et les grands animaux pullulent mais je me méfie surtout des insectes. Je pense aux moustiques, aux fourmis Atta dites «coupeuses de feuilles», capable de percer une moustiquaire... ou les «Paraponera clavata», à la piqûre si douloureuse qu'elle sont utilisées dans les rites initiatiques de quelques tribus amazoniennes...»


L’engagement est bien réel mais le bonhomme n’en est pas à son coup d’essai, depuis 3 ans il a parcouru plus de 15000 km au Brésil... dont près de 6000 à vélo !