mardi 8 décembre 2009

Sillustani


Les chullpas de Sillustani : notez la taille des visiteurs sur la droite
Ballade en voisin vers le site archeologique pre-incas de Sillustani. Peu visite, ce cimetiere construit par les peuples Collas et Aymaras (conquis par les incas au XV), est pourtant d'un interet certain et offre une vue extraordinaire sur le grand lac Umayo. En route, je m'arreterai dans une etonnante ferme fortifiee et je rencontrerai, entre les chullpas, deux jeunes bergers et leur troupeau de moutons et alpacas...
Au retour, perdu dans mes pensees, je prendrai la pluie dans la pampa sous la protection d'un grand arc-en-ciel tres inspirant "il y a quelque chose d'hypnotique a rouler dans ces grands espaces... la terre et le ciel se repondent et s'unissent dans un accord parfait"

A bientot... en Bolivie...

Puno, la laide...

Puno, est aussi laide que le site et l'accueil sont exceptionnels... Nichee sur les rives du Lac Titicaca, elle n'a pour elle que la beaute de sa cathedrale et sa proximite avec le lac, plus haute etendue d'eau douce navigable du monde. En Quechua, Titicaca signifie, "puma gris" ou "puma de pierre grise", en reference a sa forme et a la couleur grise de ses eaux une bonne partie de l'annee (moi le puma, je l'ai pas vu... mais les Incas consommaient pas mal de feuilles de coca, ce qui doit aider a une vision "subjective"). Les iles flottantes des Uros en sont une curiosite d'une tres grande beaute, malgre l'immense difficulte de la vie ici.
Apres 30 mn, je sympathise avec Victoria, la doyenne des habitants de l'ilot, tres, voir trop, touristique sur lequel nous posons le pied. Elle me proposera, plus tard, de rester "deux semaines, pour apprendre le français a son fils".
Les iles reposent sur une tourbe couverte de totora, plante aquatique comestible qui constitue une partie de l'alimentation et fournit, sechee, la matiere premiere necessaire a la construction des ilots. Le sol, tres meuble est perce d'un "vivier a truites" qui constitue l'autre partie de l'alimentation des insulaires...
L'ile de Taquile, a deux heures de bateau me fait immediatement et etrangement penser a la Grece : costumes chatoyants a la signification tres codifiee, maisons de pierres sur relief accidente... Les habitants ont de curieuses coutumes, comme celle de s'echanger une poignee de feuilles de coca a chaque rencontre... La pointe de leurs longs bonnets faisant une cache ideale pour la feuille "stupefiante". Les hommes maries portent un bonnet rouge, les celibataire, bicolore blanc et rouge... Les femmes, soumises, actives et rudes a la tache portent de longues capes noires terminees par des pompons rutilants. Le paysage est sompteux et l'accueil des insulaires, habitues a la presence des touristes, est excellent.

Diaporama peruvien


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Nouveau diaporama des environs de Puno sur le lac Titicaca... ultime etape avant de passer en Bolivie. Un florilege d'images prises entre Puno, le Lac Titicaca, les iles flottantes de Uros et l'etonnante ile de Taquile qui rappelle curieusement les iles grecques, sans oublier Sillustani, ses fermes fortifiees et ses gigantesques et enigmatiques "chulpas", cheminees funeraires Incas posees dans un decor de reve...
Le diaporama est recalcitrant, cliquez-
ici

El Chasqui*...


Dans la Pampa Blanca : attention aux vigognes, lamas et autres alpacas...
De Challa a Arequipa, ce ne sont que 300 kilometres parcourus en quelques heures par notre bus heureusement surchauffe (rappelez-vous, j'etais trempe !). Nous arriverons a Arequipa au lever du jour, soit 5h. Le temps de deplier Passport et je me retrouvais sur la belle et grande place d'armes a la recherche d'un endroit ou dormir - ma preoccupation premiere apres les repas. Mon hote a Nazca m'avait parle d'une auberge sympa ou je serais reçu 15 mn plus tard par deux jolies filles (he, he !!). J'y resterai 3 jours, dans une ambiance tres cosmopolite, entre anglais, français, italiens et peruviens. Le temps egalement de visiter la ville et son incroyable monastere aux couleurs chatoyantes (vous l'avez vu dans le dernier diaporama). Le quatrieme jour, je prendrai la route vers le Canyon de Colca a seulement 180 km que je pensais facile...
80 km de pure montee le premier jour pour rejoindre Tambahuasi a 4200 m dans la Pampa Blanca. Une fois de plus, je suis malade, l'estomac en vrac... Je dormirai, epuise, dans la salle de l'unique restaurant. Il n'y a pas d'electricite et dans la lumiere blafarde de la lampe a gaz je ferais fureur en installant mon hamac. Personne ici n'en a jamais vu et souhaite essayer. Grosse rigolade, malgre l'immense fatigue qui m'engourdit.
Le lendemain, je continuerai mon ascension jusqu'au col de Chivay... 4800 m. Dans la Pampa de Toccra, un vent fort et glace me pousse a me retrancher derriere un abri de pierres ou je mangerais et... dormirai 30 mn epuise (voir ici). Je franchirai le col avec un franc mal de crane et une immense fatigue en jubilant, malgre tout, de rouler a l'altitude du Mont Blanc. La descente vers Chivay sera une formalite. Ici on me decrira la route vers le fond du Canyon comme une promenade agreable de 60 km sur les rives du geant de pierre... On ne me parlera pas des 30 km de montee, du vent violent qui souffle chaque jour des 13h et manquera de me renverser a plusieurs reprises... Sur la route du canyon, je ferai de jolies rencontres... Dans le village de Maca, un groupe de travailleurs, degageant de curieuses pierres aux formes complexes me helera au passage et m'offrira le couvert dans une totale decontraction au beau milieu d'une famille dont la grand-mere, hilare, sans que je comprenne pourquoi, s'adresse a moi en quechua...
Je rejoindrai Cabanaconde a la fin du jour apres avoir roule une heure dans le noir complet sur un chemin defonce et piegeux... Nuit difficile, je suis fievreux et je n'arrive pas a etancher ma soif... je boirais 3 litres d'eau et dormirais peu. Curieusement au matin, je me sens mieux et attaque confiant, les deux heures de descente (a pied) vers l'Oasis de Sangalle au fond du Canyon. Le paysage est fantastique et l'accueil est chaleureux dans ce puit de verdure. Je decide d'y rester la nuit apres un repas magnifique et une longue conversations avec deux suissesses en goguette... Je remonterais le lendemain a l'aube, dans une grande forme. Je ferai les soi-disant 3 heures de rando en 1h40... en attrapant, dans un parfait timing, le bus qui m'amenera vers Puno, d'ou je vous ecris...
*Les chasquis etaient les coureurs incas, messagers, capables d'incroyables performances...

samedi 5 décembre 2009

Le jour le plus long...


J'ai quitte Lomas apres une nuit de sommeil magnifique, berce par le bruit des vagues lointaines et reveille a l'aube par le cri joyeux des mouettes... Chaleur intense dans le desert des 9 h du matin puis vent de sable en milieu de journee pres du village de Tanaka ou la panamericiane devient franchement cotiere et zone d'ensablement... Apres le village, la route grimpe subitement pour zigzaguer dans un petit massif volcanique. Au sommet, un joli nuage blanc reste curieusement sur place malgre le le vent violent et ne tarde pas a devenir tres noir, generant de fines gouttelettes. J'hesiterai une bonne demi-heure avant de m'aventurer dans la masse nuageuse, ou, je m'en doutais, il tombe dru une pluie glacee qui ne me lachera pas jusqu'a Challa... Dans la descente de Challa, je perds subitement, un second rayon et ma roue deja ovale se voile franchement. Je dois demonter le frein pour continuer d'avancer et attraper un bus pour Arequipa qui partira 15 mn apres mon arrivee. Je suis trempe, transi de froid mais finalement assez heureux que ma roue ait lache dans le village ;-)

Quand t'es dans le desert...


Ma derniere publication vous laissait a Nazca, je m'appretais alors a prendre la route vers Arequipa, au sud du Perou...
Je suis parti tot, pensant eviter la chaleur et le vent terrible qui souffle dans le grand et beau desert qui longe le Pacifique. Mais a 11 h mes efforts etaient vains, un vent violent s'etait installe sur cette panamericaine pourtant parfaitement plate. Plus deprimant que les montees dans l'echelle de la deprime cycliste, je place le vent, ennnemi invisible qui te cloue sur place et ralentit un peu plus une progression deja lente. J'ai peine 90 kilometres pour arriver sur les bords de cette pampa desertique d'altitude et amorcer, le sourire au levres, la descente vers l'ocean maintenant tout proche. A 50 km/h, j'ai double les camions qui abordaient prudemment les courbes de cette longue pente pour arriver au croisement qui devait me mener a ma premiere etape : Lomas. Surprise, ma carte est fausse... Lomas est indique comme etant au bord de la panamericaine mais je dois pedaler 8 km pour rejoindre le littoral et cet etonnant village de pecheur niche sur une peninsule rocheuse.
Dans le bruit mat et sec de la corde d'un arc qui se rompt, j'entends lacher un rayon de ma roue arriere, laissant un trou beant dans la jante. "Shit" la roue est maintenat ovale et je dandine de l'arriere-train comme une bresilienne au bois. Je tente de retendre les rayons mais la jante est fissuree a plusieurs endroits !!! J'entre dans Lomas, cahin-caha et trois mecs me helent depuis une jolie maison de bois. C'est la maison jaune de Hugo qui me proposent apres 5 mn de conversation de rester dormir et m'installe dans une petite piece ou je tends mon hamac. Conversation arrosee et quelques bieres plus loin, El Marroco (qui ressemble trait pour trait a un marocain) nous prepare une poelee magnifique de calamars geants et quelques tranches, a point, d'une viande noire et terriblement gouteuse que j'identifierai plus tard comme etant du dauphin. La peche en est pourtant interdite ici comme ailleurs mais il semblerait que les controles soient inexistants au Perou et la communaute internationale montre du doigt ce mauvais eleve depuis pas mal de temps.
Je me laisse tenter le lendemain matin par un tour du village en 4X4 suivi d'une peche, infructueuse (tant mieux) au calamar geant. Apres-midi de repos, avant de repasser a table pour deguster un splendide ceviche (salade de poisson) et quelques tranches de cette viande interdite (apres tout c'est pas moi qui l'ai tue le Flipper !!!).
Je prendrai la route le lendemain apres avoir rafistole la roue dansante de Passport avec une resine epoxy... Arriverai-je a Arequipa ?