lundi 3 août 2009
Etape 15 : Caxias > Peritoro : 135 km
De jolies forets qui peinent a cacher la misere ambiante...
J'ai roule toute la journee dans une jolie foret, plantee de nombreuses especes ; du cajueiro, aux fruits et noix (cajou) si delicieux, jusqu'au buriti ; grands palmiers dont on utilise les fruits pour faire des pates de fruit et les palmes pour tresser paniers et bijoux delicats... Je n'ai croise sur 135 km que de jolies mais modestes maisons a armature de bois recouvertes de terre. Je pensais l'an dernier que c'etait exceptionnel mais ici c'est la norme - quel pauvrete !!!. De temps a autres, quelques beaux lagons ou s'agitent bruyamment quelques jeunes indiens font oublier la misere ambiante. De mon cote, j'ai galere toute la journee tant la route etait difficile. Les douces ondulations de la veille sont devenues des plis marques, heureusement entrecoupes de longues descentes. Les bas-cotes, sur lesquelles je roule sont dans un etat lamentable et je dois slalomer entre les trous et autres carcasses de pneu de camion, nombreuses et traitres car elles recelent de fines tresses de metal qui crevent les pneus de mon frele velo. Je me suis use sur la route, suant sang et eau pour arriver avant la nuit a l'etape. J'ai bu comme jamais, suant des litres de sueur au point de tremper totalement short et casquette... des gouttes de sueur perlaient aux coudes et me piquaient les yeux. Plusieurs rencontres en journee dans les postes a essence, qui sont pour moi les oasis ou je fais les pleins de liquides et autres sucreries... Je fais des rencontres : un jeune "con", qui me presente deux jolies filles comme on presenterait deux beaux chevaux "elles sont pas belles les filles du Maranhao ???". Plus tard, ce seront 3 chauffeurs routiers qui m'invitent a leur table pour partager bieres (ça picole ici !) et repas... et me parlent encore et toujours des filles du Maranhao, reputee dans tout le Bresil pour leur joliesse (je confirme) et leur hardiesse... Ils me parlent de ma prochaine etape comme le paradis des routiers (?!)... J'arrive a Peritoro, epuise, sans jus pour decouvrir une ville coupee en deux par un pont. "Ils" parlaient de paradis et je vois l'enfer, d'un cote, le spectacle affligeant de bars a prostituees. Sur la surface d'un terrain de foot, ce ne sont que tables occupes par des chauffeurs bourres qui dansent maladroitement avec des putains delures... ça sent la biere, la cachaça et les gaz d'echappements eclaires par la lueur balafarde et poussiereuse des phares des camions qui traversent la place. Symptome de l'extreme pauvrete, ça tapine a tout va... De l'autre cote, c'est une ville proprette avec sa gare routiere, ses hotels et commerces flambant neufs. Je choisis ce cote pour dormir quelques heures - je suis epuise, patraque et ce soir je ferai pas de vieux os...
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