samedi 25 juin 2011

Prochain projet/Next trip...


Je prépare activement un long voyage africain qui partant du Caire en Egypte, me conduira vers Le Cap en Afrique du Sud, pour finir en Namibie - toujours à vélo et en totale autonomie... 15 à 20 000 km qui devraient "m'occuper" 12 à 18 mois. Les pays traversés seront : l'Egypte, Djibouti, L'Ethiopie, Le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, Zanzibar, Mozambique, Madagascar, Afrique du Sud et Namibie. Je compte vous associer étroitement à ce projet d'une façon originale et dépaysante - restez connecté(e)s :)
I am actively preparing a long trip to Africa from Cairo in Egypt, to CapeTown in South Africa, ending in Namibia - by bike and always in total autonomy ... from 15 to 20 000 km, that would "occupied me" from 12 to 18 months. The countries visited are: Egypt, Djibouti, Ethiopia, Kenya, Tanzania, Rwanda, Zanzibar, Mozambique, Madagascar, South Africa and Namibia. I plan to closely involved you in this project in an original and exotic way - stay tuned :)

jeudi 4 mars 2010

De bonnes fréquentations...


Vous avez été 10609 visiteurs uniques à passer sur ce site depuis juillet 2009 et 31764 (!!!) si j'additionne ces chiffres à ceux du blog de l'an dernier, qui continue de battre des records de fréquentation. Vous êtes répartis majoritairement entre la France et le Brésil mais je reçois également la visite régulière d'internautes africains, américains du nord et du moyen-orient... plus étonnant, les connexions régulières d'un insulaire d'une ile que j'interprète comme étant San Tomé et Principe au large du Nigeria...
Vous venez de : France • Brésil • Sénégal • Etats-Unis • Mexique • Suisse • Bolivie • Martinique • Belgique • Espagne • Guadeloupe • Canada • Belgique • Algérie • Maroc • Tunisie • Italie • Allemagne • Ukraine • Sultanat d'Oman • Hollande • Réunion • Norvège • Qatar • Finlande • Gabon • Bahrain et une connexion satellitaire !!!
Si vous lisez ce message et que vous vous connectez depuis un lieu exotique, laissez-moi un petit mot ;-). Un grand merci pour votre soutien...
A noter : vous pouvez dorénavant laissez des commentaires sans vous inscrire et de façon totalement anonyme.

mercredi 3 mars 2010

Bolivie, je suis vraiment à l'ouest...


Santa Cruz de La Serra étant trop grande et bordélique pour ma caboche de routard des champs, je reprendrai la route après seulement deux petites journées de visite... décevant, malgré une place plutôt agréable et une cathédrale ocre rouge du meilleur effet...
Au troisième jour, sous le ciel lourd du petit jour, je quitterai, sans regret, le laid centre ville de la cité marchande pour rejoindre les vertes plaines du Chiquitina.
La route est plate et la carte ne me montre pas de difficultés particulières. A midi, malgré la pluie, j'ai parcouru 100 km. Je déjeune confiant dans l'unique et minable restaurant que je croise depuis ce matin... Je suis bientôt rejoins par le petite peuple de la route : routiers, voyageurs et voisins curieux, qui ne tardent pas à m'interpeler, me demandant ce que je peux bien faire dans ces contrées perdues. On m'apprend, c'est incompréhensible, que je suis sur la mauvaise route... Ma carte n'indique pourtant qu'une seule et unique route !
Un routier, "sympa" comme il se doit, m'offre de me ramener dans le droit chemin. Deux secondes et demi de réflexion et je charge Passeport sur sa citerne de lait... Mon chauffeur propose de me déposer, à 50 km, dans la ferme où il va collecter le lait. Curieux, j'accepte et nous arrivons bientôt dans une ferme ménnonites* où le digne descendant d'un Charles Ingalls, blond comme les blés, en cote de travail, m'offre un verre de lait. J'apprends qu'il est descendant hollandais et qu'il vient du Belize...
Après un cours technique sur la collecte du lait et quelques civilités d'usage, j'enfourche Passport et je reprends la route devenue piste... Après 500 m, je crève une première fois... puis une seconde fois, 5 km plus loin, puis une troisième fois après 25 km. Agacé, je jette Passport sur le bas côté et tend le pouce, désabusé. Après 10 mn, un camion-benne zigzaguant curieusement s'arrête à ma hauteur. Un chauffeur, bourré, en descend péniblement, titubant dans ma direction en m'invitant à charger mon vélo "à l'arrière". Interrogation, est-ce bien raisonnable de monter dans un 38 tonnes conduit par un chauffeur ivre ? Je regarde autour de moi et, seul dans mon short, sur cette piste au milieu de nulle part je décide de tenter le coup...
Après 10 mn de trouille intense, je demande à l'alcolo de service, si il veut vraiment "flinguer son camion" ; il est à 90 km/h sur une piste défoncée et je rebondis dans tous les sens sur le siège passager déjà bien effondré. Il me demande, dans un large sourire, si j'ai peur. Je réponds que oui et lui d'ajouter qu'"en Bolivie c'est comme ça" et d'embrayer sur les raisons de son alcoolisme. Sa femme vient de le quitter et il ne cesse de répéter qu'il est très fâché !!! Je décide, à mon tour, de le saouler de paroles pour le distraire et le faire, enfin, lever le pied... Ce qu'il consent à faire après une bonne demi-heure de slalom entre nid de poules et ornières profondes. A la nuit tombée, je propose de lui offrir un repas... problème, le seul et unique resto du coin est fermé. 12 km de piste déserte plus loin nous nous arrêtons dans une ferme demander pitance... accepté ! On dévore mon meilleur repas depuis un mois. Pressé, mon chauffeur maintenant dégrisé souhaite rouler plus pour, dit-il, "passer la petite chaine de montagne" qui se dresse devant nous. La piste est pourrie et le camion hoquette entre pierres et profondes saignées... Après une heure d'un invraisemblable gymkhana, je lance l'idée d'une courte sieste pour arriver frais et dispo sur le lieu de livraison : "prends la cabine, je dors dans mon hamac accroché dans la benne et je te réveille dans deux heures". Je le laisserai dormir volontairement plus de quatre heures... A 5 h, mon chauffeur "reposé" me déposera comme une fleur à 50 km de San José : une formalité.
En savoir plus : Wikipedia et reportage photo de Jordi Busqué

lundi 15 février 2010

De Sucre à Santa Cruz...


Après ma douce trêve, les premiers kilomètres pour rejoindre Santa Cruz seront difficiles. J'ai de grosses douleurs articulaires que je m'efforce d'oublier en moulinant dans les montées. Arrêté 10 jours, mon corps à perdu l'habitude de pédaler et mes muscles peinent à retrouver le goût de l'effort. Parti, la fleur aux dents, la réalité de la route me rappellent cruellement ce que j'avais entrevu sur la carte, le relief est bien marqué et je n'en ai pas fini avec Les Andes. Je vais en baver... Les 90 premiers kilomètres sont pourtant descendants et je m'amuse à 60 à l'heure à doubler camions et bus dans les esses de la descentes. Les 50 km suivants sont franchement montants et j'arriverai à Aiquilé, capitale mondiale du *Charango (c'est écrit en gros à l'entrée de la ville), tard dans la soirée. Je "testerai" de nuit, la double crevaison (merci les cactus) nocturne, dans la boue, sous la pluie dans une montée... Heureusement, au village, l'accueil est chaleureux, mon moral remonte en flèche - je suis de nouveau "gonflé à bloc"... Je repartirai le lendemain sous un soleil radieux, oubliant mes déboires de la veille. Le paysage est extraordinaire bien que la piste, technique et cassante, ne cesse de monter et descendre. Je paumerai, ce jour, les deux gourdes pourtant bien accrochées à l'avant de Passport. Je longerais des rivières, traverserais des canyons pour arriver à la nuit tombée dans le village de Pérez... rien à manger, rien pour dormir, je déprime 5 minutes avant que José, parfait inconnu, ne m'invite chez lui. Il me dit avoir accueilli par le passé d'autres cyclistes dont une japonaise "toute seule" et qu'il me laisse une chambre... Ce qu'il fera dans un total dévouement...( je l'aurai embrassé - épuisé - je me voyais mal planter la tente entre cactus et rochers, le long de la rivière). Je passerai une excellente nuit après, luxe inouï, une douche froide...
Au matin, mes douleurs articulaires auront mystérieusement disparues et me permettront de partir tôt. Je tracerais toute la journée dans la vallée du Mizque, pressé d'arriver à Pulquina. A 16h, après 2 jours et 300 km de pistes pierreuses, je retrouverai le bitume... mais m'épuiserait dans l'inattendue montée d'El Quine... 12 km !!!
Cuit mais motivé, je continuerais jusqu'à Los Negros ou je trouverais enfin un endroit décent pour dormir. Les journées sont parfois longues et, fatigué, je n'ai plus le courage de camper... Je préfèrerais dorénavant un mauvais hébergement barato** qu'une nuit sous tente, gratuite mais peu reposante.
Le lendemain, les 60 "petits" kilomètres de Los Negros à Samaipata seront "gâchés" par une effroyable montée pierreuse de 15 kilomètres, gravit sous une chaleur accablante dans la poussière des camions. Arrivé à 15 h, "décalqué", je ne serais pas long à décider de rester dans ce très joli village avec l'espoir de visiter le fort préinca sur la colline voisine... je peinerais pourtant à trouver logis dans ce village fort touristique.
Levé à l'aube, je filerais vers les ruines du fort préinca*** de Samaipata, perché tout là-haut, sur la colline abrupte. On m'avait décrit le chemin comme "facile", mais je suerai sang et eau pour accéder à ce site exceptionnel. Il a plut, la piste est à flanc de montagne et alterne rochers glissants et terre détrempée...
Ces pérégrinations culturelles et sportives me retarderont passablement et, à 11h du matin, il me restera plus de 110 km pour rejoindre Santa Cruz... que j'atteindrais, un brin "entamé", en extrême fin de journée...
*charango : petite guitare très présente dans la musique populaire andine
**barato : peu cher

***Les ruines de Samaipata sont le plus grand vestige pré-inca d'amérique latine et regroupe en un même lieu, un site religieux, des habitations au milieu d'une végétation luxuriante.

Plaisirs sucrés


Si vous avez tout suivi, je suis arrivé - dopé à la coca ;) à Sucre le 24 décembre au soir... J'y ai retrouvé, dans un hôtel, plutôt chic (franchement inhabituel pour moi, mais c'est pas tous les jours Noël) mes copines voyageuses : Adrienne, hongroise et Petra, allemande, que j'avais rencontré, sacs aux dos, quelques jours auparavant à Uyuni.
Sucre est une ville agréable, fondée en 1538, elle a su garder le charme et la douce atmosphère des villes coloniales. La vie artistique et culturelle y est importante avec de nombreux musées et théâtres mais également de multiples églises baroques dont la clarté des lignes est soulignée par leur blancheur immaculée. De nombreux bars et restaurants viennent parfaire ce cadre idyllique, idéal pour ne rien faire...et oublier, pour un temps, les affres d'un voyage à vélo. Ce sera ma trêve de Noël et même un peu plus : shopping, visites culturelles, restos, salades de fruits gigantesques et glaces à base de fruits régionaux... l'intermède durera jusqu'au 3 janvier et sera plus qu'agréable. Mes copines m'ayant redonné un semblant de vie sociale, après 6 mois de voyage solitaire, je les quitterai, avec un vrai pincement au cœur pour reprendre ma route vers Santa Cruz de la Sierra.

lundi 18 janvier 2010

Coca, mon ami...


Apres ma frustration "cyclistique" Uyuni-Potosi, il etait plus qu'obligatoire pour moi de reprendre la route avec Passport... "Es una bajada !!!" "C'est une descente" me diront plusieurs habitants de la ville, "160 km que tu vas le faire dans la journee"...
Mais, je me mefie toujours de ces discussions de coin de table avec des voyageurs du dimanche.
Les cent premiers kilometres leur donneront raison, filant a plus de 60 km/h dans la descente, j'aurais l'impression delicieuse d'etre un Armstrong, au meilleur de sa forme. A midi, j'avais deja parcouru 100 km et j'imaginais la suite du parcours comme une longue descente avec la confiance aveugle de l'optimiste beat.
Un solide repas plus tard, j'enfourchai Passport pour terminer, dans la joie, ce parcours jusqu'ici si facile... Mais les bonnes choses ayant toujours une fin, la route pointait maintenant vers le ciel faisant chuter ma moyenne...
A 120 km, j'etais "cuit", ne sachant pas comment j'allais rejoindre Sucre, 40 km plus loin, dans la journee, je decidai, curieux et dans un ultime recours, de mastiquer les feuilles de coca que j'utilisai jusqu' alors en infusion. Apres 30 minutes, une bonne trentaine de feuille coincees dans la chique, je commençais a sentir l'effet relaxant de la plante : fini les douleurs musculaires et plus etonnant, je sentais remonter mon moral alors au plus bas...
J'attendrai Sucre sans le moindre soucis en constatant a plus de 70 km/h dans une ultime descente les effets deshinibants de la feuille "magique" car, me gardant habituellement une reserve de securite lors de ces descentes tres marquees, la feuille avait fait sauter cette limite !!! Ce soir la, j'aurai toute les peines a dormir, tournant et virant dans mon lit a 4h du matin sans le moindre signe de fatigue...

Je vous renvoie a l'article de Wikipedia sur les effets de la feuille andine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coca

Potosi


Apres mon voyage "angelique", l'arrivee a Potosi sous une fine et fraiche pluie me ramene brutalement a la realite, je suis a quasi 4000 m d'altitude et les nuages qui s'amoncellent au dessus de la montagne du Cerro Rico n'incitent pas a la flanerie... Il faut que je trouve un hotel avant la grosse averse qui se pointe !!! Je descends Passport de la galerie du bus, charge les bagages et je pedale, le souffle court, vers les hauteurs de la vieille ville. 15 minutes plus tard, je rejoins "la rue de tous les hotels " ou je ne tarde pas a trouver logis a vil prix.
L'histoire de la ville est interessante ; suite a la decouverte en 1545 dans les profondeurs du Cerro Rico d'une mine d'argent, la ville devient au XVIe siècle, le plus grand complexe industriel du monde. L’extraction du minerai d’argent est alors assurée par une série de moulins à eau.
De nos jours, l'interet touristique de la ville reside dans les monuments industriels du Cerro Rico, où l’eau est amenée par un complexe système d’aqueducs et de lacs artificiels, la ville coloniale avec sa "Casa de la Moneda", l’église de San Lorenzo, des demeures nobles et les "barrios mitayos" anciens quartiers ouvriers au pied du Cerro Rico.
Mais la visite ne serait pas complete sans une descente dans un des puits de la mine d'argent, toujours en activite. L'experience est unique : on decouvre que les conditions de travail n'ont pas change depuis l'epoque coloniale.
La visite commence au marche des mineurs ou l'on achete quelques "cadeaux" destines aux mineurs : feuilles de coca, alcool a 96 degres (vous avez bien lu !!!), cigarettes et dynamite qui, soit dit en passant, est en totale vente libre en Bolivie...
On t'emmene ensuite, revetu du parfait costume de mineur, crapahuter 2 a 3 heures dans les profondeurs de la mines (claustro s'abstenir !!). Alors que tu rampes dans des goulets plus etroits que la niche de ton chien, une poussiere acre te crame les poumons et l'eau qui ruisselle des murs contient cyanure et arsenic... bienvenue en enfer ! L'esperance de vie est de 45 ans pour les mineurs qui pour la plupart meurent de silicose.
Une mine secondaire t'amene vers un musee improvise ou une statue d'"El Tio", figure diabolique, reçoit les offrandes des mineurs. "Dieu regit le monde d'en haut mais ici, c'est "El Tio" qui est en charge de tout" et je vous renverrai vers le diaporama pour illustrer mes propos...
A la sortie de la mine, nous ferons "joujou" avec dynamite et detonateur, provoquant une explosion qui "scotchera" tout le monde sur place. BoooOOOoooooommmmmm !!!!!