mardi 8 décembre 2009

El Chasqui*...


Dans la Pampa Blanca : attention aux vigognes, lamas et autres alpacas...
De Challa a Arequipa, ce ne sont que 300 kilometres parcourus en quelques heures par notre bus heureusement surchauffe (rappelez-vous, j'etais trempe !). Nous arriverons a Arequipa au lever du jour, soit 5h. Le temps de deplier Passport et je me retrouvais sur la belle et grande place d'armes a la recherche d'un endroit ou dormir - ma preoccupation premiere apres les repas. Mon hote a Nazca m'avait parle d'une auberge sympa ou je serais reçu 15 mn plus tard par deux jolies filles (he, he !!). J'y resterai 3 jours, dans une ambiance tres cosmopolite, entre anglais, français, italiens et peruviens. Le temps egalement de visiter la ville et son incroyable monastere aux couleurs chatoyantes (vous l'avez vu dans le dernier diaporama). Le quatrieme jour, je prendrai la route vers le Canyon de Colca a seulement 180 km que je pensais facile...
80 km de pure montee le premier jour pour rejoindre Tambahuasi a 4200 m dans la Pampa Blanca. Une fois de plus, je suis malade, l'estomac en vrac... Je dormirai, epuise, dans la salle de l'unique restaurant. Il n'y a pas d'electricite et dans la lumiere blafarde de la lampe a gaz je ferais fureur en installant mon hamac. Personne ici n'en a jamais vu et souhaite essayer. Grosse rigolade, malgre l'immense fatigue qui m'engourdit.
Le lendemain, je continuerai mon ascension jusqu'au col de Chivay... 4800 m. Dans la Pampa de Toccra, un vent fort et glace me pousse a me retrancher derriere un abri de pierres ou je mangerais et... dormirai 30 mn epuise (voir ici). Je franchirai le col avec un franc mal de crane et une immense fatigue en jubilant, malgre tout, de rouler a l'altitude du Mont Blanc. La descente vers Chivay sera une formalite. Ici on me decrira la route vers le fond du Canyon comme une promenade agreable de 60 km sur les rives du geant de pierre... On ne me parlera pas des 30 km de montee, du vent violent qui souffle chaque jour des 13h et manquera de me renverser a plusieurs reprises... Sur la route du canyon, je ferai de jolies rencontres... Dans le village de Maca, un groupe de travailleurs, degageant de curieuses pierres aux formes complexes me helera au passage et m'offrira le couvert dans une totale decontraction au beau milieu d'une famille dont la grand-mere, hilare, sans que je comprenne pourquoi, s'adresse a moi en quechua...
Je rejoindrai Cabanaconde a la fin du jour apres avoir roule une heure dans le noir complet sur un chemin defonce et piegeux... Nuit difficile, je suis fievreux et je n'arrive pas a etancher ma soif... je boirais 3 litres d'eau et dormirais peu. Curieusement au matin, je me sens mieux et attaque confiant, les deux heures de descente (a pied) vers l'Oasis de Sangalle au fond du Canyon. Le paysage est fantastique et l'accueil est chaleureux dans ce puit de verdure. Je decide d'y rester la nuit apres un repas magnifique et une longue conversations avec deux suissesses en goguette... Je remonterais le lendemain a l'aube, dans une grande forme. Je ferai les soi-disant 3 heures de rando en 1h40... en attrapant, dans un parfait timing, le bus qui m'amenera vers Puno, d'ou je vous ecris...
*Les chasquis etaient les coureurs incas, messagers, capables d'incroyables performances...

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