vendredi 15 janvier 2010

Le Salar de la peur...


L'entree du Salar a Tahua
Ma courte incursion de la veille ne m'avait donne qu'un bref aperçu de l'ampleur du Salar... Pedalant sereinement le long des rives, il n'y avait pas grand risque mais en franchissant, ce jour-la, les kerns de Tahua, mon coeur battait un peu plus fort. Le chauffeur du 4X4 avait pourtant ete tres clair "tu suis le deuxieme point sur l'horizon et tu le laches pas, c'est l'ile d'Inca Huasi, la maison de l'inca, en Quechua". Une ligne droite de 45 km dans l'immensite blanche...
Allez, j'y vais !!! Je debranche mon cerveau et je file bon train sur la croute de sel... En deux heures, c'est pese !!! J'atteins l'ile d'IncaHuasi et sa foret de cactus. Certains de 12 m de haut ont 1200 ans (100 ans = 1 m). Je profite de cette arrivee matinale pour decouvrir l'ile avant la foule des 4x4 qui bientot va debouler. A 11h, il fait tres chaud et je fais le tour de l'ile pour trouver un peu de fraicheur dans une grotte deserte reperee de l'autre cote de l'ile. J'ai decide de dormir sur le Salar... j'attendrai donc, en faisant la sieste que la temperature baisse avant de pédaler en direction d'Uyuni, la-bas a 100 km de l'autre cote. A 15h, la temperature est supportable et je pedale direction sud-est apres avoir fait le plein d'eau... Apres 3 heures, je decide de camper, un peu inquiet en observant la grosse depression qui se pointe par le nord-est... Je vois la pluie tomber et me demande si ce gros nuage noir va me rattraper. La pluie sur le Salar, ça peut signifier, 15 cm d'eau sur la croute de sel, ramollie et avec 50 cm d'eau en dessous, je n'aimerai pas m'enliser avec un velo de 45 kg. A 19h, un vent tres fort se leve et m'oblige a lever le camp pour trouver, si possible, un endroit plus abrite. J'observe depuis un moment, une tache blanche qui me semble pas si loin et je decide de la rejoindre... c'est un igloo de sel, parfaitement construit et entoure de murets utiles pour me proteger du vent. L'igloo sera ma cuisine et je planterai la tente dans la cour, abritee du vent par les murets. Le vent a encore forcit et je fabrique une protection de sel autour de ma tente pour empecher le vent de s'engouffrer entre la toile interieur et exterieur avant de cuisiner dans ma cuisine imporovisee.
Le vent soufflera fort toute la nuit et m'empechera de dormir. Je prendrai 3 mn de pluie au beau milieu de la nuit et je verrai de gros eclair zebrer le ciel pas si loin de mon campement.
A 8 h du matin, le vent cessera net, comme il est venu, pour laisser place a une chaleur seche et intense qui me cramera les yeux et la peau jusqu'a Uyuni que j'attendrai a 16h. La route de sortie de Colchani a Uyuni sera bien plus penible que les 70 km du salar : 25 km de tole ondulee !!!

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