jeudi 14 janvier 2010

Voler sans decoller sur les routes de Bolivie*

"Pour rouler de Copacabana a La Paz, tu dois d'abord gravir les 5 km de la petite chaine de montagne sur laquelle est adossee la cite" me dira le berger. Dans la realite, ce sont 25 km qu'il te faut avaler, a peine entrecoupes de courtes descentes... un pur bonheur, malgre la difficulte de l'ascension, tant la route est belle et le paysage somptueux (voir diaporama). Il te suffit ensuite de plonger beatement, le sourire aux levres et les cheveux dans le vent vers le village de Calata ou tu chopes facilement, et pour un seul petit boliviano, un des curieux bacs colores et inclines qui te font traverser le bras de lac jusqu'a Ancoamay. Une traversee sans encombre qui te fait apprecier la splendeur du lieu, le cul tranquillement pose sur les flancs vermoulus du rafiot... serenite totale, berce par le clapotis de l'eau, accompagne du "poum-poum" caracteristique du moteur a quatre temps.
A peine assoupi, tu es deja sur l'autre rive ou t'attends ton copieux casse-croute : "pan de trigo, chocolate, banana et gaseosa" (pain de ble, chocolat, banane et soda...) avant d'attaquer la courte mais "rrRRrraide" montee vers les 3999 m.s.n.m (metres au dessus du niveau de la mer) materialises en jaune sur la route, au cas ou, tes poumons , que tu craches et ton leger mal de casque ne seraient pas suffisant pour te le rappeler... Tu files ensuite bon train dans la descente jusqu'aux ultimes replis du lac, puis, tu quittes, un peu deçu, toute cette beaute pour ne rouler que dans l'immensite pele de l'altiplano. La route plate, asphaltee est facile, longeant, avant d'arriver a La Paz, la cordilliere blanche couverte de neige.
Avant La Paz, c'est la guerre... tu dois d'abord eviter la mort, "surfant"sur la vague chaotique de la circulation d'El Alto, la ville qui la surplombe.

Tu mets plus d'une heure a atteindre La Paz, construite au fond de la vallee, 900 m plus bas, devalant la pente, zigzagant dans le traffic trop dense. A 20h, c'est un delire, alimente par la hargne des chauffeurs excedes dans des bagnoles polluees. Ça pue... les autos, culs a culs, se frayent un chemin a grands coup de klaxon dans le flot ininterrompu de bus et camions... Mais, "Ouf!", dans la vieille ville, des montees de damnes regulent le trafic, eliminant, les bagnoles trop pourris et les camions deja bien cuits... je reprends mon souffle.

*Une maxime ecrite sur les bavettes des quelques velos "customises" que je rencontrerai sur la route entre Copacabana et La Paz. Un vrai bonheur que de lire ces petites phrases...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire