vendredi 31 juillet 2009

Etape 7 : Milagres > Nova Olinda - 95 km


Ça rigole pas des masses sur laphoto, mais c'est une famille en or (Milagres)
J'ai quitte Milagres a 9 h, un peu emu par les adieux a la famille qui m'avait accueilli. J'ai roule toute la matinee dans un paysage qui evoquait... la Normandie (Vous allez me dire a quoi ça sert de faire 13000 bornes pour rouler en Normandie). J'ai vite compris que la Normandie d'ici avait quelques dizaines de degres de plus et que les collines verdoyantes allaient bientot devenir de petites montagnes bien pentues... Je n'ai cesse de monter et descendre pour atteindre Juazeiro Do Norte, ville moderne et commerciale comme je pense 90% des villes bresiliennes. Fatigue, j'ai longtemps discute avec un etudiant qui payait ses etudes en travaillant dans le resto ou j'ai dejeune. Je suis donc parti tres (trop) tard pour rejoindre Nova Olinda, s'en savoir que Crato, la ville suivante se nichait au fond d'un cratere (Crato=Cratere - c'est con des fois !!!). Ancien volcan ? Personne ne le sait, mais sortir du cratere signifiait 11 kilometres d'une pente tres abrupte ou pour la premiere fois je suis passe en petit plateau-grand pignon pour monter a 8 a l'heure. Rencontre avec deux "vrais" cycliste qui montait cette pente abrupte pour le seul plaisir du sport. Je me suis tue a monter plus vite qu'eux si bien que les derniers 25 km dans la foret au soleil couchant m'ont paru une eternite... J'ai aperçu la ville a la tombe de la nuit et ai rejoint les faubourgs dans le noir total (heureusement pas de circulation). Je me suis arrete, epuise dans un petit bistrot sordide ou Abraham, un jeune mec plutot sympa m'a propose l'hebergement. Un peu etourdi par l'effort j'ai accepte sans trop me rendre compte de l'impact... 10 minutes plus tard, je me retrouvais dans un bidonville en peripherie de la ville, attraction autour du "français" - mon hote me presente les commerçants locaux : des gueules casses, des mal-foutus, des pas-beaux... La palme revenant a l'etrange epicier, si vieux qu'il semblait etre un arbre a l'ecorce epaisse et sa femme minuscule aux yeux immenses et triste, chihuahua humain digne de figurer a l'affiche d'un "Freaks II". Leur fils etait... inquietant, noueux comme un bonzai avec de grands yeux fixes cernes de noir... C'est accompagne de ce cirque ambulant que je suis entre dans le quartier populaire a la rencontre de la famille de mon hote. Grande famille, une maman accompagne de ses 5 enfants dans une grande pauvrete et, c'est toujours frappant, une ribambelles de tres jolies jeunes filles qui a l'arrivee "du français" ont revetu leurs plus beaux atours et "papillottes colorees" tournent autour de moi comme des moineaux enerves a grands coups de sourires carnassiers. Je me sens deplace, gene et je demande a rentrer pour echapper au cortege bruyant qui nous suit depuis 500 m. Maison modeste, vide de meuble, ou nous attend la femme de mon hote - poupee de 1,45 cm, un bebe dans les bras intimidee par mon arrivee... Je me douche d'un demi-seau d'eau et on me presente une immense assiette que je ne peux finir tant elle est epicee... Tres vite tout le monde se couche et je comprends que je vais dormir sur le canape, qui n'a plus de matelas... Trop petit, tres sale, sans matelas je subi pour corser le tout une attaque en regle de moustique et dort peniblement deux heures avant de prendre la route, ereinte a 7h du matin - courage, fuyons !!!!

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